ICEO, SOCLOVA et BNC – L’échappée
Philosophie du programme
Le projet intègre une démarche de réemploi des matériaux issus de démolition et de réhabilitation du patrimoine de l’opérateur social Soclova. Certains pourront être réutilisés dans l’aménagement des logements, à l’image du parquet bois. Depuis la collecte des ressources jusqu’à leur réutilisation dans le neuf, le projet expérimente une traçabilité des matières dans le cadre d’une économie circulaire appliquée au bâtiment.
Traversants, les collectifs sont conçus afin d’assurer un bien-être aussi bien chez soi qu’avec les autres, notamment à travers un travail complet sur les terrasses, les coursives, les rangements et la systématisation des jardinières. Les maisons offrent une double orientation et disposent d’un double parcours d’accès dans un verger, véritable écrin végétal nourricier.
Un îlot de 19 logements est consacré à l’habitat participatif avec un n accompagnement par des professionnels.
Le programme
81 logements 44 collectifs et 37 individuels Dont 49% en location accession
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Structure
Murs / ossature bois + Une partie des logements en terre crue
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Remplissage
Isolation biosourcée
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Performance environnementale
Niveau E2C2 (seuil 2025) avec un niveau 3 biosourcé
Equipe lauréate
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Le promoteur
ICEO, SOCLOVA et BNC
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L’équipe de conception
Philippe Madec et Talpa
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Les Bureaux d’études
Tribu / Rabier Fluides Concept / Terrell / Techniques et Chantier / Matière Grise / Brique Technic Concept
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Partenaires
Echafauder / Amocité
Le projet : le déploiement d’une continuité Nord Sud
Le lot B se déploie du Sud au Nord le long de la voie Odorico et du chemin de la Gatelière. L’équipe de concepteurs a choisi d’installer l’ensemble des bâtiments collectifs ou intermédiaires en lisière Ouest de l’îlot de manière à assumer l’urbanité de cette voie. Le long de la rue Odorico s’installe ainsi une séquence bâtie qui protège les cœurs d’îlot, lieu de l’intimité mais aussi du commun et du partage. La séquence bâtie est adoucie par une mise en retrait végétalisée de 2m en périphérie de l’îlot. Elle est également largement fragmentée par une très large faille élargissant à l’entrée de la coulée verte et face au parking silo. Cet espace non bâti qui marque l’ambiance du quartier par la présence abondant du végétal est une invitation pour les hommes et pour la faune à emprunter la continuité paysagère.
Le long du chemin de la gatelière, des percées visuelles dans la haie bocagère donnent à voir les cœurs d’îlot.
L’implantation bâtie et végétale accompagne le lien Nord Sud. Il se concrétise par un travail en lanière mêlant espaces végétaux, espaces bâties et cheminement doux traversant les îlots. Un grand verger tramé est la base de la composition. Le bâti vient s’installer entre le végétal jusqu’à se confondre notamment par des végétalisations de façade assumées.
Dans cet ensemble fortement végétalisé, la place de la voiture est limitée au maximum. Elle se positionne sous les bâtiments intermédiaires pour le B3 de manière à ce qu’elle soit peu visible et qu’elle n’augmente pas les surfaces imperméables de l’îlot. Sur l’ilot B2, le parking est disposé sur un espace perméable réalisé à partir d’un revêtement de sol minéral végétalisé. Plus qu’un parking, l’espace laisse la possibilité à de multiples usages. Au centre, un arbre tient lieu de repère
La place secondaire de la voiture dont l’usage est rendu plus difficile puisqu’elle est éloignée du logement, s’accompagne à contrario d’une présence forte du vélo (125 places lui sont dédiés dans le projet). Concernant les logements collectifs, les locaux vélos généreux fermés et sécurisés sont situés en cœur d’îlot. Pour les logements individuels, ils sont situés au plus près des habitations
Espace Public, Espace Privé et Espace Commun
L’espace public est le support de desserte des îlots (piétons, vélos, voitures). Une seule entrée principale a été définie pour les voitures sur la rue Odorico. Ainsi les voitures sont invitées à pénétrer dans l’îlot puis à se stationner dès l’entrée (moins de pénétration possible en cœur d’îlot) et le conducteur à cheminer à pied vers son logement dont l’entrée sera possible par le cœur d’îlot. Les entrées principales des maisons se trouvent au Nord et les jardins au sud. Ces jardins avec portillons restent en recul de manière à préserver les intimités. Ils animent et participent de l’ambiance végétale de ces voies transversales tout en créant des possibilités de rencontre entre les habitants de l’îlot et du quartier.
Dans les bâtiments collectifs, tous les logements disposent d’un extérieur sous forme d’une terrasse à rez-de-chaussée sur l’îlot B2 ou d’un balcon.
Les espaces communs sont pour le groupement une composante majeure de leurs réponses. En effet, ils sont supports de la biodiversité, de la non-imperméabilisation des sols, du rafraîchissement de l’air et de la convivialité, vertu nécessaire à la ville dense désirable. Ces espaces communs sont des espaces capables à s’approprier collectivement, d’autant plus facilement que les jardins privatifs sont de taille modérée.
L’aménagement paysager, la colonne vertébrale du projet urbain
L’aménagement paysager se compose d’une trame verte nourricière, systématique et transverse aux 3 îlots, composée de haies fruitières (petits fruits) et d’arbres fruitiers (arbres tiges ou cépées à certains endroits du site). Ces lanières parcourent les îlots de part en part pour agencer de véritables corridors écologiques pour la flore et la faune. Des prairies naturelles occupent toutes les autres surfaces libres. La trame verte sera aussi une trame bleue. Particularité du projet, l’équipe de conception prévoit la réutilisation des déchets de terre crue et cuite pour créer des espaces propices à la biodiversité
Un ilot pour de l’habitat participatif
A la fois autonome et inclus dans le projet, l’ilot B1 sera dévolu à l’habitat participatif. Son organisation sera fonction des échanges avec les habitants. Le bâtiment collectif de l’îlot participatif sera entièrement en accession à la propriété. Les petits logements collectifs de cet îlot seront un tremplin pour des jeunes souhaitant acquérir de manière différente, en leur permettant de constituer un apport pour la suite.
La démarche bas-carbone
Le projet vise le niveau E2C2 et le biosourcé niveau 3. L’équipe a mis en place une stratégie bio climatique des logements avec une approche de conception durable. Elle a ainsi disposé les façades ensoleillées au sud sud-est, les chambres aux nord… Elle a aussi fait le choix de travailler sur 2 matériaux à la fois traditionnels et porteurs d’espoir pour le futur : le bois et la terre, qu’elle a positionné comme des composantes structurelles de la construction. Les logements collectifs seront composés d’une structure mixte, constituée d’un squelette poteau-dalle béton et d’un mur manteau bois. Pour les maisons individuelles, environ 1/3 du total des maisons, soit 12 maisons, seront constituées de blocs de terre crue compressés et structurels (qui proviendront des déblais de terrassement), lorsque les 2/3 tiers restants disposeront d’une maçonnerie en terre cuite au RDC et de Murs à Ossature Bois à l’étage. Le remplissage des MOB sera prévu en isolant biosourcé type biofib trio ou laine de bois pour les étages.
Le chauffage des maisons individuelles sera assuré par des poêles à pellets avec un rendement allant jusqu’à 90 %. La production d’eau chaude sanitaire sera assurée par des ballons thermodynamiques sur air extrait. Par ailleurs, des panneaux photovoltaïques seront installés pour chaque maison et pour les bâtiments collectifs permettant à l’électricité produite d’être auto consommée.
La ventilation sera assurée par un système VMC de type hygroréglable.